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La lutte contre la précarité menstruelle dans les lycées bretons

Reportage Mis à jour le jeudi 09 février 2023

Depuis mars 2022, tous les lycées publics bretons sont équipés de distributeurs de protections périodiques. L’objectif de la Région : lutter contre la précarité menstruelle et participer aux mieux-être des élèves. Zoom sur cette initiative qui change les règles avec Réjane Delestre, chargée de projets éducatifs au sein de la Région Bretagne.

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Pourquoi la Région Bretagne a-t-elle commencé à travailler sur le sujet de la précarité menstruelle ?

Réjane Delestre : La précarité menstruelle, c’est-à-dire la difficulté d’accès aux protections périodiques des personnes ayant leurs règles, est un sujet qui a émergé ces dernières années dans l’actualité. Il a aussi été porté par le rectorat, les infirmières scolaires et les porte-paroles du conseil régional des jeunes. Chez nos élus, il y avait donc une volonté politique de travailler sur ce sujet.

Avec quels enjeux ?

Réjane Delestre : Il s’agissait à la fois d’un enjeu de bien-être pour les jeunes filles ayant oublié de s’équiper ou ayant leurs règles en avance, mais aussi d’un enjeu d’égalité : entre les personnes réglées, car les protections coûtent cher, et entre garçons et filles. Nous voulions aussi sensibiliser les jeunes aux questions de santé liées à ces protections en leur fournissant des tampons et serviettes biologiques et de qualité.

Comment avez-vous lancé le projet ?

Réjane Delestre : La Région a commencé par une phase d’expérimentation avec onze lycées publics volontaires. Pour les équiper, nous avons travaillé avec Marguerite & Cie, une entreprise du Finistère que la Région avait accompagné dans son développement et qui s’est occupé de produire les onze distributeurs. Les cartons de protections ont été conditionnés dans un ESAT et Marguerite & Cie a installé, avec les protections périodiques, les distributeurs dans les différents lycées.
Au départ, certains lycées ont choisi de les mettre dans les infirmeries ou à côté, notamment par crainte de gaspillage ou de détournement, mais à l’usage, nous nous sommes rendu compte que c’était plus pratique pour les jeunes de les avoir dans les toilettes. C’est grâce à ces expérimentations que nous avons pu avoir de vraies préconisations.
Après cette première phase d’un an et un bilan très positif, les élu.es de la Région ont pris la décision de généraliser l’initiative à tous les lycées.

Quelques chiffres pour illustrer cette généralisation ?

Réjane Delestre : La décision d’équiper les 115 lycées publics a été prise en décembre 2021, puis nous avons lancé un appel à manifestation d’intérêt auquel ont répondu 94 lycées privés. Le budget d’un million d’euros voté permettra à tous ces établissements d’être équipés en distributeurs et en protections périodiques jusqu’en juin 2023.

Comment avez-vous travaillé avec l’UGAP pour mettre en place ce dispositif ?

Réjane Delestre : La Région en tant que collectivité s’est appuyée sur le marché public passé par l’UGAP, ce qui a permis de déployer rapidement les distributeurs dans les lycées. Le recours à une entreprise que nous connaissions déjà, Marguerite & Cie, a aussi été facilitant.

Qu’avez-vous pensé de cette collaboration ?

Réjane Delestre : Nos échanges avec l’UGAP ont été constructifs. Il faut dire que nous avions 200 points de distribution, donc sur le plan administratif, ça aurait pu être lourd… Mais nous avons pu passer une commande globale auprès de l’UGAP qui a géré ensuite. Et aujourd’hui, pour le réassort, c’est pareil, c’est très simple.

Comment avez-vous fait vivre cette initiative au sein des lycées ?

Réjane Delestre : Les distributeurs – sérigraphiés au logo de la Région – ont été installés dans les délais que nous souhaitions, ce qui nous a permis une inauguration le 8 mars, journée des droits des femmes.
Nous avons aussi proposé différentes actions de sensibilisation, comme la mise à disposition dans tous les lycées publics du livre « Les règles, quelle aventure ! », des affiches indiquant où se trouvent les protections périodiques gratuites (il y a jusqu’à neuf distributeurs dans les établissements les plus fréquentés) et d’autres qui sont sources d’information sur les règles. Ce dispositif est souvent l’occasion de lever un tabou, de faire parler les filles comme les garçons de ce sujet. C’est une action qui a vraiment du sens. Nous n’avons qu’une envie : que les démarches favorisant l’égalité filles-garçons dans les établissements scolaires continuent et se développent !

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