Reportage Mis à jour le lundi 24 janvier 2022
Je suis une PME industrielle française qui refuse de miser sur Amazon. A ma tête, s’impose une jeune femme de 32 ans 100 % engagée dans la RSE. Mon savoir-faire est le travail du tube en acier pour la conception de solutions de manutention haut de gamme, notamment disponibles à l’UGAP. Qui suis-je ?

Voilà une devinette qui illustre à merveille la singularité de la société FIMM, basée à Joigny (89) ; réponse, donc, à ce quizz volontiers ludique. Il faut dire que cette société titulaire de l’UGAP depuis déjà 2012, et célébrant cette année ses 65 ans d’existence, a de quoi faire valoir son ADN entièrement tourné vers « une contribution sociétale et environnementale positive », comme tient à le rappeler sa jeune dirigeante, Julia Cattin.
Elue femme entrepreneure de l’année 2019 par le magazine L’Usine Nouvelle, l’intéressée refuse coûte que coûte tout développement commercial « au détriment des impératifs éthiques ». Avec un engagement qui se décline dès la phase de conception des produits faisant la part belle à… l’innovation ergonomique ! Escabeaux, diables, chariots à niveau constant…, autant de solutions disponibles via la centrale d’achat public, élaborées par le bureau d’études intégré de la PME, avec ce souci constant de prévention de la pénibilité.
Des brevets déposés à l’INPI

Preuve en est avec une innovation phare de l’entreprise : un diable à basculement assisté équipé d’un système de ressorts à double essieu. « De quoi réduire l’effort de basculement de plus de 50 % et les vibrations lors du roulage ! », lance Julia Cattin, en rappelant qu’un tel procédé a fait l’objet d’un brevet déposé à l’INPI, Institut national de la propriété industrielle. Idem pour le système d’immobilisation automatique des roues de certains escabeaux de rayonnage - propre à éviter les chutes -, permettant aussi la conformité à la norme EN 131.
« Au-delà de la conformité de nos produits aux normes européennes, nous déployons une démarche de propriété industrielle qui s’avère stratégique pour notre entreprise », indique la présidente de FIMM dont 15 % de l’effectif (45 personnes) est dédié à la R&D (Recherche et Développement). « En disposant de notre propre bureau d’études, nous concevons des produits à forte valeur ajoutée qui répondent à des enjeux de sécurité, de performance et d’amélioration des conditions de travail », précise la dirigeante, qui a fait le choix, à titre d’exemple, « de concevoir des chariots mécano-soudés, livrés clé en main chez le client. Cela permet de garantir un produit plus fiable - pas de risque de défaut de montage ni de dévissage dans le temps - et plus robuste via une durée de vie allongée ».
Le créneau du Made in France

Des produits plus travaillés, plus sophistiqués, et surtout fabriqués en France, c’est donc le créneau de FIMM pour se démarquer de ses concurrents. Une compétitivité basée sur la qualité bien plus que sur le prix pour cette société qui n’hésite pas à jouer la carte du sur-mesure. « Par exemple, pour la SNCF ou l’AP-HP, nous avons développé avec l’aide de notre bureau d’études, des solutions de manutention adaptées à leurs besoins. Ce parti pris de la ‘personnalisation’ n’est rendu possible que par la totale maîtrise de nos process de production sur site, de la découpe du tube, à l’assemblage, en passant par le soudage etc., dans notre atelier de 5000 m2 », précise Julia Cattin qui n’hésite pas, également, à favoriser un sourcing essentiellement local. Si bien que plus de 80% de ses sous-traitants sont basés dans l’Yonne ! En témoigne le fameux système de basculement assisté des diables, qui s'appuie sur un ressort codéveloppé avec l’un d’entre eux.

« Une maîtrise totale de nos process de fabrication qui nous permet de fournir des produits aisément réparables », poursuit la dirigeante, dont la démarche vertueuse s’étend jusqu’à l’éco-conception des matériels. Réflexion sur le cycle de vie des produits, réutilisation des sources énergétiques, ou encore recyclage des déchets industriels : « notre objectif est de concevoir les produits en ayant le moins d’impact environnemental possible et de manière à correspondre au juste besoin : pas de surplus de matière, réduction ou optimisation des chutes, etc. Et pour être accompagnés en la matière, nous avons choisi l’expertise de l’Ademe* et du Cetim**».
Des valeurs communes avec l’UGAP

Ce souci continu d’amélioration, la société FIMM le doit notamment à son « partenariat stratégique avec l’UGAP », reconnaît la dirigeante de la PME. « Travailler pour l’UGAP, c’est œuvrer pour l’intérêt général. Non seulement, cela apporte du sens à nos équipes, mais induit une nouvelle dynamique commerciale en interne », analyse Julia Cattin. Et d’expliquer : « en nous ouvrant les portes du secteur public, et en nous inculquant sa connaissance d’un tel univers, l’UGAP nous aide à enrichir constamment notre gamme de produits et l’adapter aux besoins de cette clientèle spécifique ».
Des conseils notamment prodigués via le programme d’accompagnement UGAP Croissance PME auquel participe la société FIMM ainsi que d’autres entreprises françaises titulaires soucieuses de doper leur développement via la centrale d’achat public. L’occasion peut être aussi pour ces PME, telles que FIMM, de renforcer, plus encore, ces valeurs communes partagées avec l’UGAP en matière de RSE. Sans doute très loin du modèle d’un certain géant américain controversé du commerce en ligne…
*Agence de la transition écologique
**Centre technique des industries mécaniques
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